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Appui Jeunes soutient les jeunes précaires
La Mutualité Française Isère renouvelle son engagement auprès des jeunes par le dispositif Appui Jeunes. Ce dispositif s’articule autour de l’accueil, l’information et l’orientation des jeunes de 18 à 25 ans en situation de précarité.
Depuis le 1er juillet 2024, le Service Logement Jeunes de la Mutualité Française Isère porte dans ses locaux et ses missions le projet Appui Jeunes. Ce dispositif accueille, informe et oriente les jeunes de 18 à 25 ans en situation de précarité, d’errance résidentielle et dépourvus de solutions d’accompagnement dans le droit commun (accompagnement social, hébergement, logement, formation, emploi…) et ce, quelle que soit leur situation administrative. Cette approche se traduit par la mobilisation de solutions de subsistance, d’hébergement, ou encore, d’accès aux droits. En parallèle, l’équipe d’Appui Jeunes mène un travail en lien avec les autres acteurs du territoire, aussi bien pour orienter au mieux les jeunes vers des structures à même de les accompagner que pour être en veille sur les solutions possibles.
Concrètement, l’activité d’Appui Jeunes se structure autour d’un accueil téléphonique du lundi après-midi au vendredi matin, ainsi que de permanences durant trois demi-journées par semaine, où toute l’équipe est alors mobilisée sur cet accueil. Un premier accueil est porté par les secrétaires, qui réalisent un travail d’évaluation de la situation et des besoins des demandeurs. Puis, un rendez-vous individuel avec une travailleuse sociale leur est proposé, ce qui permet d’enclencher rapidement les premières démarches.
Des jeunes aux parcours et aux demandes variées
Au terme des deux premier mois, un grand nombre d’appels reçus et déjà près de quatre-vingts jeunes se sont présentés auprès du service, dans une démarche volontaire et motivée. « Ce qui est intéressant, c’est que ce n’est pas nous qui allons les chercher », commente Adèle Charpentier, l’une des travailleuses sociales sur le dispositif. « Ce sont eux qui viennent avec leurs demandes déjà bien définies […] et l’envie de se mobiliser dans la réponse. » L’équipe constate la venue de jeunes aux parcours et aux demandes très diversifiés : une majorité d’entre eux sont en situation d’exil, avec des parcours migratoires, des situations administratives complexes, et surtout, ils se retrouvent souvent dépourvus de solutions d’hébergement ou de logement. D’autres rencontrent des problématiques d’ordre social (rupture familiale, insertion professionnelle difficile, non-recours aux droits...) qui les ont menés dans des parcours d’errance ou des situations de précarité.
Selon les demandes, deux cas de figure se présentent : soit les travailleuses sociales peuvent y répondre directement, soit elles réorientent les jeunes vers d’autres dispositifs dans l’agglomération, y compris d’autres services de la MFI, dont le Guichet 3 qui intervient pour des demandes urgentes de logement social. L’objectif est d’apporter des réponses concrètes et efficaces, en effectuant par exemple, des démarches de domiciliation en lien avec le CCAS de Grenoble, des demandes d’aides financières ou alimentaires, des ouvertures de droits auprès de l’Assurance maladie, des demandes d’aide médicale de l’État (AME) ou de complémentaire santé solidaire (C2S), ou encore des appels au 115 pour des hébergements d’urgence.
Du Point Accueil Jeunes (PAJ) à Appui Jeunes
Ce dispositif de soutien aux jeunes en situation de précarité était historiquement porté par AJHIRALP sous la dénomination Point Accueil Jeunes (PAJ). L’activité du PAJ a pris fin en juin 2024, si bien que la MFI a répondu à une sollicitation de la Métro pour la poursuivre. Les missions se croisant avec les services du CLLAJ (Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes), « nous avons fait le choix d’intégrer la mission Appui Jeunes aux autres activités [du Service Logement Jeunes], » souligne Gaëlle Mollard, Cheffe de service à la Mutualité Française Isère sur le Service Logement Jeunes, qui pilote le dispositif. « Toute l’équipe porte le projet Appui Jeunes. »
Dès lors, en amont de l’ouverture, toute une réflexion a été menée pour retravailler l’organisation générale du service : les horaires d’ouverture et d’accueil, le recrutement et la formation du personnel, la répartition des missions de chacun pour intégrer cette activité aux missions d’origine, la mise en place d’un nouveau système d’information par le déploiement du logiciel Siloj’, mais aussi l’aménagement des bureaux, de l’espace d’accueil et la mise à disposition d’outils informatiques afin que les jeunes puissent effectuer leurs démarches.
Une organisation susceptible d’évoluer et d’innover, comme le suggère Gaëlle Mollard : « On a imaginé quelque chose, mais après, il y a le concret, la réalité et c’est cette gymnastique qu’il faut être en mesure de faire. C’est dans cet état d’esprit qu’œuvre toute l’équipe. » « Le service est tout récent et peut être amené à évoluer en fonction des besoins et des personnes qui viennent chercher de l’aide. […] Ce qui est bien, c’est qu’on ouvre pendant l’été et, pour l’instant, il n’y pas énormément de monde, même si on sait que ça va venir. Ça nous laisse donc le temps de tester nos outils, de voir ce qui fonctionne et ce qu’on doit améliorer », complète Stéphanie Chaïbi, qui s’occupe du secrétariat et de l’évaluation sociale des jeunes.
La collaboration autour d’Appui Jeunes
Pour mettre en œuvre ce nouveau dispositif, le Service Logement Jeunes a sollicité l’accompagnement par l’atelier d’insertion Impact-Le Bon Plan pour la création d’outils de communication et pour travailler la cohérence avec la charte graphique de la MFI. Des flyers et des affiches ont ainsi été conçus, puis diffusés auprès des différents partenaires et acteurs du territoire. Ce travail collaboratif se poursuit aujourd’hui autour de la signalétique, de façon à mieux repérer l’activité dans le paysage urbain.
Pour compléter ce travail de communication, Gaëlle Mollard mise sur le soutien et la coopération avec les acteurs locaux de la solidarité : « Nous rencontrons petit à petit un certain nombre d’acteurs pour faire connaître notre activité de manière à ce qu’ils puissent nous orienter le public, mais également de manière à ce que nous puissions, nous aussi, nous appuyer sur eux pour orienter notre public. » Ainsi, l’équipe prévoit de rencontrer prochainement le Samu social et l’association Point d’Eau. En outre, une journée portes ouvertes a accueilli des acteurs du territoire comme la Cimade, l’École de la 2ème Chance, Infos Jeunes 38, ainsi que la Métro. Le service ambitionne de reprogrammer régulièrement ce rendez-vous, dont le prochain est prévu en octobre.
Un enjeu de pérennisation de l’activité
De ces deux premiers mois ressort un bilan positif, toute l’équipe d’Appui Jeunes témoignant du dynamisme par lequel chacun est porté. « Il y a une vraie motivation de toute l’équipe qui œuvre collectivement pour la bonne marche de cette activité », apprécie Gaëlle Mollard. Et l’objectif, aujourd’hui, est de continuer à accueillir le public du mieux possible, de réussir à pérenniser cette activité et de donner à voir au maximum les actions réalisées. Enfin, dernier enjeu majeur : repérer, en fonction des problématiques, là où il y a des manques en termes d’accompagnements sur le territoire.